Maternelle : une évaluation pas très classe Où
Où l'on apprend que le ministère de l'Education compte mettre en place une évaluation des enfants «à risque» dès cinq ans en fonction de leurs comportement et capacité d'apprentissage.
Le ministère de l’Education nationale fait des petites cachotteries. Dans un document qui a filtré hier (à lire ici en PDF, publié par l'Agence éducation formation) et qui a aussitôt provoqué un tollé, on apprend ainsi qu’il a mis au point «un outil de repérage» des élèves de grande section de maternelle «présentant des risques pour les apprentissages».
Les enfants vont être évalués au premier et au troisième trimestre sur quatre «habiletés» - le comportement en classe, le langage, la motricité et «la conscience phonologique» (des sons). A l’issue d’une phase de «repérage» entre novembre et décembre sur «le comportement à l’école, le langage, la motricité et la conscience phonologique» des élèves, les enseignants devront classer les élèves dans trois catégories: «RAS» (rien à signaler), «risque» et «haut risque».
Objectif affiché : «Repérer les besoins de chaque élève en prévision du CP.» «Pas encore 6 ans mais déjà marqués comme à risque, voire à haut risque», proteste le syndicat SE-Unsa, qui ajoute que «les enseignant(e)s de maternelle savent très bien identifier, dans le cadre habituel des activités en classe, les enfants qui ont besoin d'accompagnement particulier. C'est leur métier. Ils n'ont nul besoin d'un dispositif inadapté et pernicieux». Le syndicat a mis en ligne une pétition.
«La maternelle n’est pas une école de la compétition et du tri», déclare le syndicat du primaire Snuipp, qui appelle dans un communiqué les enseignants à boycotter «ce dispositif de marquage des élèves». La fédération de parents FCPE demande, elle, «le retrait immédiat de ce projet honteux».
http://www.liberation.fr/societe/01012365450-maternelle-une-evaluation-pas-tres-classe